Textes – Presse

En ouvrant les yeux j’ai vu qu’il me regardait déjà. Le soleil l’éclairait révélant du même coup la trainée rouge sang qui le souligne.
Alors que mon cerveau est encore engourdi, que des idées commencent à m’envahir, lui est là, calme et serein, grave mais apaisé.
Tous les matins il me rassure, l’expression jocondesque, bienveillante, les oreilles dissimulées dans la pénombre pour nous préserver du moindre son, conserver notre échange silencieux.
La noirceur qui l’entoure est lumineuse, riche, dense de couleurs, reflets et textures.
Si on arrive à s’extirper de son regard happant, on réalise combien son entourage grouille d’objets, de mouvements, de présences presque mouvantes et savamment dissimulées dans cette noirceur.
C’est mon Socrate, c’est le chien d’Hélène.

Virginia